Le WIG 20 a le moral dans les chaussettes…

Comme partout dans le monde, la Pologne a pris en pleine figure le contre coup des Subprimes américaines et la crise qui secoue tous les marchés financiers depuis trois semaines n'épargne pas la Bourse de Varsovie.

Le WIG20, indice des 20 cotations de référence du marché d'échanges polonais fait aussi son Yoyo et a chuté de  près de 23 % depuis début septembre. Il est même passé en dessous de la barre symbolique des 2000 points vendredi dernier, avec un record historiquement bas de 1875 points en courant de journée. Aujourd'hui, après une reprise à 2061 points, il s'est de nouveau écroulé après 13h pour descendre jusqu'à 1990 points après 14h. La cotation s'est terminée sur un petit 2015 faiblard (+1.1%). Cela ne vaut pas les 11% du CAC40. 

Ma banque en Pologne, même si elle est toujours sur la route, a perdu plus de 31 % depuis 3 semaines.

Le Zloty, qui se renforçait par rapport à l'Euro depuis quelques mois, joue de nouveau les petits bras.
La monnaie commune est repassée au dessus de la barre de 3,5 PLN.


Le Président de la Banque Centrale polonaise, Slawomir Skrzypek, a annoncé ce Lundi que le passage à l'Euro devait être repoussé. Le Premier Ministre, Donald Tusk, espérait pourtant  intégrer en 2009 le système ERM2 (European exchange rate mechanism), étape de stabilité de la parité PLN/EUR nécessaire avant l'adhésion à la monnaie unique. L'objectif de passer à l'Euro à la mi-2011 semble compromis. Mais la crise est-elle une réelle raison économique ou une excuse purement politique ?...

Et bien, la politique, parlons en. On ne peut pas dire que la crise ait ressoudé l'exécutif. Loin de là ! C'est  comme d'habitude,  un peu folklo ! En effet, le débat de ces derniers jours est de savoir si le Président Lech Kaczynski est constitutionnellement autorisé ou non à mener la délégation polonaise au Conseil européen des 16 et 17 octobre à Bruxelles et dont le thème principal est la crise financière. Ce dernier a fermement l'intention d'y aller, mais le Premier Ministre, Donald Tusk, ne l'entend pas de cette oreille. Il a fait retirer le nom du Président de la liste des membres de la délégation, qui a ensuite été officiellement validée par décret au niveau parlementaire...

Mieux encore, la déclaration du Ministre des Affaires Etrangères, Radoslaw Sikorski,  ce matin à la radio (Radio Zet) : "En tant que Ministre des Affaires Etrangères, je dis: "S'il vous plait, Mr le Président, je me mets à genoux devant vous et vous demande, s'il vous plait, n'y allez pas, s'il vous plait, n'affaiblssez pas la position de négociation de notre pays dans ce Sommet très important..."

Bonne ambiance !

Et pendant de ce temps là, le flux migratoire s'inverse en Pologne. Les ouailles rentrent au pays. L'Eldorado irlandais ne fait plus recette. A quoi bon y aller, la bulle immobilière explose et il n'y a plus de boulot. En trois semaines, le Consulat polonais en Islande a noté le retour au pays de plus de 2000 ressortissants...